La rose est sans pourquoi

La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu’elle fleurit ;
Elle n’a souci d’elle-même, ne demande pas si on la voit.

Angelus Silesius

La rose et le sommeil

Rose, ô pure contradiction, joie
De n’être le sommeil de personne sous tant de paupières

Rainer Maria Rilke

Cécile Leroy-Pruscha

La splendeur des fleurs

Ni tout a fait oublieux, ni tout a fait nus, mais trainant des lambeaux de sa gloire, nous quittons Dieu, notre demeure. Et si rien ne peut ramener la gloire, ni la splendeur des fleurs, nous ne les pleurons pas. Nous tirons notre force de ce qui reste de la communion première. De la communion première, qui pour avoir été sera à jamais, dans la douceur de sources que répand l’humaine souffrance, dans la foi qui traverse la mort, grâce au coeur humain qui bat et nous fait vivre, grâce à sa tendresse et ses joies, à ses craintes.
A mes yeux, la plus humble fleur éclose fait éclore à son tour des songes qui transcendent les larmes et le sang.

Norman Mc Lean

Iris

La Déesse avait fui sur sa conque dorée ;
La mer nous renvoyait son image adorée
Et les cieux rayonnaient sous l’écharpe d’Iris !

Gérard de Nerval

La reverdie

C’était au temps où les arbres fleurissent, où les bois se couvrent de feuilles, quand les prés reverdissent, que les oiseaux en leur langage chantent doucement le matin, quand tout renaît à la joie.

Chrétien de Troyes
Perceval ou le conte du Graal
Traduction Jean-Pierre Tusseau

Le bleu des Alpes

Le voyageur ne ramène-t-il pas du versant de la crête non point, dans la vallée, une poignée de terre, qui pour tous est l’indicible, mais un mot glané, un mot pur, la gentiane jaune et bleue.

Rainer Maria Rilke, Neuvième élégie

Le temps retrouvé

Je ne reverrai plus ces beaux paysages, ces forêts, ces lacs, ces bosquets, ces rochers, ces montagnes dont l’aspect a toujours touché mon cœur : mais maintenant que je ne peux plus courir ces heureuses contrées je n’ai qu’à ouvrir mon herbier et bientôt il m’y transporte. Les fragments des plantes que j’y ai cueillies suffisent pour me rappeler tout ce magnifique spectacle…

Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire

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