Le bleu des Alpes

Le voyageur ne ramène-t-il pas du versant de la crête non point, dans la vallée, une poignée de terre, qui pour tous est l’indicible, mais un mot glané, un mot pur, la gentiane jaune et bleue.

Rainer Maria Rilke, Neuvième élégie

La nature, le son et le naturaliste

Où l’on peut entendre le premier enregistrement d’un chant d’oiseau. C’était en Allemagne, en 1889, et c’est presque aussi émouvant que d’entendre le vent sur Mars.
Mais ce podcast est surtout le récit de vie d’un audio-naturaliste qui parcourt le monde à la recherche des sons et de leurs significations.

À l’écoute du vivant, les sons de la nature : interview de Marc Namblard sur France Inter le 17 janvier 2023
Le site de Marc Namblard : https://www.marcnamblard.fr

Etoile filante

Habiter poétiquement le monde

Il faut tenter de le faire avec le plus de réceptivité possible, en contemplant les beautés qui nous entourent, s’en nourrir, s’en inonder l’âme et les yeux en regardant plus attentivement chaque jour, le ciel, la mer, l’écume, les arbres, le sourire d’un enfant avec les yeux et l’esprit du poète.

Frédéric Brun
Introduction à l’anthologie « Habiter poétiquement le monde »

Cécile Leroy-Pruscha

La splendeur des fleurs

Ni tout a fait oublieux, ni tout a fait nus, mais trainant des lambeaux de sa gloire, nous quittons Dieu, notre demeure. Et si rien ne peut ramener la gloire, ni la splendeur des fleurs, nous ne les pleurons pas. Nous tirons notre force de ce qui reste de la communion première. De la communion première, qui pour avoir été sera à jamais, dans la douceur de sources que répand l’humaine souffrance, dans la foi qui traverse la mort, grâce au coeur humain qui bat et nous fait vivre, grâce à sa tendresse et ses joies, à ses craintes.
A mes yeux, la plus humble fleur éclose fait éclore à son tour des songes qui transcendent les larmes et le sang.

Norman Mc Lean

L’eau et l’instant

Quand le soir approchait je descendais des cimes de l’île et j’allais volontiers m’asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l’agitation de l’eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m’en fusse aperçu. Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser.


Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire

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