
Les matins du monde
La terre, au matin du monde, a dû surgir dans une lumière semblable.
Camus, L’été

Brumes du large
Par certaines accalmies du vent, un silence plus profond que les silences du désert descendait sur les rocs arides et pesait à la surface de l’océan. Je cherchais alors à percer des brumes lointaines, à déchirer ce rideau jeté sur le fond mystérieux de l’horizon. Quelles demandes se pressaient sur mes lèvres ? Où finissait cette mer ? Où conduisait-elle ? Pourrions-nous jamais en reconnaître les rivages opposés ?
Jules Verne, Voyage au centre de la terre

L’eau et l’instant
Quand le soir approchait je descendais des cimes de l’île et j’allais volontiers m’asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l’agitation de l’eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m’en fusse aperçu. Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser.
Jean-Jacques Rousseau
Les rêveries du promeneur solitaire

Iris
La Déesse avait fui sur sa conque dorée ;
La mer nous renvoyait son image adorée
Et les cieux rayonnaient sous l’écharpe d’Iris !
Gérard de Nerval
La mer nous renvoyait son image adorée
Et les cieux rayonnaient sous l’écharpe d’Iris !
Gérard de Nerval
